L’histoire d’une jeune marque issue de la botte.
Dans le domaine de l’horlogerie de luxe, on fait souvent la part belle à l’histoire. Les mastodontes tel que Vacheron Constantin, Breguet, Rolex ou encore Patek Philippe peuvent se targuer d’avoir un ou plusieurs siècles d’existence. Il est une marque qui est présente dans ce segment et qui a pourtant fêté l’année dernière ses 40 ans. Les 40 ans dans notre société contemporaine s’associent souvent à une crise identitaire dans laquelle beaucoup de choses sont remises en question, une période de doutes mais aussi et souvent un moment qui permet de faire une première rétrospective sur ce qui s’est passé pendant une grande partie de sa jeunesse et il nous semble qu’il est important de tenter de vous présenter le travail réalisé par la marque Hublot depuis 1980 après sa création par Carlo Crocco.
L’histoire débute en 1980 lorsque l’horloger italien décide de réaliser une montre qui correspond plus à ses attentes. L’horloger provient de la grande lignée du groupe italien Binda qui est plus précisément connu pour les montres Breil. Il quitte l’entreprise en 1976 pour voler de ses propres ailes en se lançant dans l’aventure entrepreneuriale à Genève avec la création de la manufacture “MDM Genève”. Passionné de sports nautiques et véritable visionnaire, il décide pour sa première montre de se lancer dans un pari audacieux en réalisant une montre en or reprenant la forme d’un hublot de voilier. Afin de renforcer l’aspect, il intègre 12 vis comme sur les ouvertures de ces fenêtres permettant d’observer le tableau vivant qu’est l’océan. Il décore aussi le boîtier à 3H et 9H avec des oreilles censées représenter le cadre métallique des hublots.
Les origines de la devise du groupe : The Art of Fusion
Contrairement au designer star de l’époque Gérald Genta qui réalise des montres sportives en acier inoxydable, ici Carlo Crocco fait le pari d’utiliser un boîtier en or et pour le bracelet du caoutchouc. C’est d’ailleurs pour ce premier choix de matériaux que la fracture va s’opérer entre les passionnés de la maison et ses principaux détracteurs. En effet, pour certains, ce mélange de matières dites noble et pauvre relève du génie, pour d’autres d’une erreur monumentale. Pour l’histoire, ce choix audacieux qui se prénomme aujourd’hui “The Art Of Fusion” représente l’essence même de la marque. Présentée en 1980 au BaselWorld, le modèle fera sensation pour son originalité.
D’une maison monoproduit à la diversification
Cette conception non conventionnelle face aux mastodontes de l’horlogerie traditionnelle vaudra aux équipes commerciales un travail de titan pour faire accepter aux revendeurs d’exposer des montres en vitrine. C’est au début des années 1990 et tout au long de cette décennie que le groupe italien va se faire une véritable réputation, d’abord en Europe puis aux Etats-Unis, avec sa montre en or et en caoutchouc. Toutefois, cette stratégie monoproduit s’essouffle et le groupe voit sa popularité décliner petit à petit au début des années 2000. Puis, le groupe réussit à attirer en 2004, l’une des grandes figures de l’horlogerie moderne, le luxembourgeois Jean-Claude Biver en tant que Chief Executive Officer (Président directeur général). Après avoir quitté son poste de président d’Omega au sein de la galaxie Swatch, il donne un véritable coup de fouet à la marque d’or et de caoutchouc en réalisant la première Hublot Big Bang. Il garde l’esprit du groupe et son audace en matière de mélange, en utilisant de la céramique, du tantale ou encore de l’or rouge. Le résultat de cette alchimie est un chronographe révolutionnaire tant par sa conception que son design sorti en 1980. Il touchera d’ailleurs parfaitement sa cible puisque cette première itération de la Big Bang sera récompensée par le Grand Prix d’Horlogerie de Genève dans la catégorie “Best Design”.
Fort de cette réussite d’une inépuisable créativité et d’un grand savoir-faire technique, Hublot lance en 2005 son chronographe Big Bang et son étonnant tourbillon volant “Solo T” comme un témoignage flagrant du génie de son nouveau patron,. Il repense aussi le modèle d’origine en proposant différentes déclinaisons très avant-gardistes de la Big Bang : Bigger Bang (premier chronographe roue à colonnes tourbillon, doté d’un embrayage direct sur la cage d’un tourbillon volant), (avec son sertissage invisible de diamants), Big Bang Yacht Club Monaco, Big Bigger Bang All Black, Big Bang King (la première Big Bang de plongée, étanche à 300 m), les Big Bang Mat Series, Bullet Bang (la montre inrayable), Big Bang Classic, Big Bang Gold 38 mm automatique.
Le pari de la réalisation d’un mouvement manufacture
En 2008, et suite à la stratégie du groupe LVMH de rentrer dans le domaine de l’horlogerie haut de gamme par le rachat de différents groupes, Hublot rentre dans le portefeuille du mastodonte français du luxe. Ce rachat souligne la place qu’a su se faire Hublot dans le domaine de l’horlogerie de luxe et va permettre au groupe suisse de se lancer dans un autre challenge, la production de mouvement manufacturé.
Ce choix de se lancer dans la réalisation de mouvements manufacturés est souvent à double tranchant. Il permet de savoir et de vérifier si les horlogers maîtrisent non seulement la réalisation des aspects esthétiques d’un garde-temps mais également tous les secrets techniques que renferme la mesure du temps. C’est en 2010, soit seulement 2 ans après son acquisition, que la maison horlogère installée à Nyon présente son premier mouvement chronographe flyback dénommée “Unico”. Encore une fois, le groupe veut mettre la barre haute et frapper fort en proposant un mouvement disposant d’une roue à colonnes avec une double roue d’embrayage visible depuis le cadran composé de seulement 330 composants disposant d’une réserve de marche de 72 heures.
S’en suivent des améliorations constantes des mouvements ainsi que la sortie de nouveaux modèles tels que le Spirit of the Big Bang présenté en 2014 au BaselWorld. Sa forme en tonneau reprend toutefois quelques éléments du modèle d’origine avec notamment la présence de 6 vis en forme de H sur la lunette. L’horloger profite aussi des synergies du groupe LVMH avec la présence d’un mouvement Zenith El Primero complètement retravaillé pour les besoins de ce modèle.
Des modèles venant illustrer la maîtrise
Enfin et comme si cela ne suffisait pas, le groupe pousse à l’extrême les connaissances techniques dont il dispose pour réaliser des montres hors du commun. On peut citer en exemple le modèle MECA-10 avec un mouvement disposant d’une réserve de marche de 10 jours ou encore toutes les montres issues de la gamme “Masterpiece” avec notamment la Hublot MP 05 LAFERRARI avec le record mondial de 50 jours de réserve de marche grâce à ses 11 barillets en série ou encore la Hublot MP 08 Antikythera SunMoon qui est un calendrier solaire et lunaire ainsi qu’une représentation de la position sidérale de du soleil et de la lune. Ce chef d’œuvre est complété par un tourbillon volant tournant une fois par minute pour indiquer les secondes tandis que les heures et les minutes sont indiquées par des aiguilles traditionnelles.
Malgré tout ce qui peut être dit sur le groupe dont les horlogers sont basés à Nyon, ils disposent d’un véritable savoir-faire technique en matière de réalisation de calibre et notamment en matière de chronographe. Ce savoir-faire s’illustre tout particulièrement dans la gamme MP (pour MasterPiece) dans laquelle on trouve les réalisations les plus folles du groupe. Qu’on aime ou on déteste, d’un point de vue technique oublie tente de gommer le retard technique qu’il peut avoir vis-à-vis de certains grands noms de l’horlogerie.
Si vous souhaitez en savoir plus sur le groupe basé à Nyon, n’hésitez pas à consulter leur site internet directement.