La plongée a toujours été un terrain riche d’apprentissage et de découvertes pour l’univers horlogers. Les “Super Compressor” ou montres à double couronne en sont la parfaite illustration. Ces boîtiers au design assez particuliers font leur apparition dans les années 1950, époque à laquelle la plongée devient populaire. Comme vous vous en doutez, les ordinateurs de plongées n’existent pas et c’est la montre, agissant en véritable outil, qui permets à ces explorateurs marins de déterminer leurs temps de plongée.
Toutefois, la technique étant ce qu’elle était à l’époque, les montres de plongées étaient fermées et scellées via un procédé de vissage du fond de boite avec un joint. Ces joints ne résistaient que rarement à plus de deux descentes dans les profondeurs et par conséquent assez problématique pour des plongées plus profondes.
C’est sans compter le travail de la société Ervin Piquerez S.A (EPSA) qui en 1956 breveta une invention sans commune mesure pour le monde de l’horlogerie de plongée avec son boîtier dit “SuperCompressor”. Le principe est simple mais complètement novateur en réalisant un boîtier avec un ressort assurant une plus étanchéité et qui se renforce au fur et à mesure de la descente en profondeur. La durée de vie d’une brevet étant de 20 ans, cela assura une hégémonie à Ervin Piquerez qui a fourni des grands noms de l’horlogerie comme Blancpain, Longines ou encore Jaeger Le-Coultre.
Plus techniquement et pour satisfaire les curieux, initialement une montre avec un boîtier classique est simplement serrée sur un joint en forme de O (O-ring) pour préserver l’étanchéité. Lors d’une immersion, la pression de l’eau accentue la pression sur le boîtier et sur le O-ring qui s’use au fur et à mesure de la pression exercée sur ce dernier.
La subtilité d’une boîtier Super Compressor tient dans le fait que le boîtier contient un ressort en forme de vague sur l’extrémité du boîtier. Cela lui permet d’être parfaitement sceller sans faire peser trop de pression sur l’O-Ring. Lors des descentes en profondeurs, le ressort se serre et renforce l’étanchéité. Au contraire, lors de plongée en surface, c’est le ressort qui fait l’étanchéité limitant la pression s’exerçant sur le O-ring en silicone. De cette façon, l’usure du joint se fait moins rapidement et naturellement son changement se fait moins régulièrement.
En plus de cette fonctionnalité, sur ces montres et contrairement aux plongeuses classiques, la lunette est située à l’intérieur du cadran. Le réglage se fait sur la plupart de ces boîtiers grâce à la présence d’une double couronne à 2 heures et 4 heures. La première permettant de régler la lunette interne utile pour les temps de plongée et la seconde permettant de régler l’heure et la date.
Le résultat de ces différentes innovations donnent un look reconnaissable et épuré parmi toutes les montres de l’époque et dont notamment la Submariner avec sa lunette imposante. Cette montre très versatile, se porte dans de nombreuses situations et s’habille avec n’importe quel type de bracelet.
La technologie ayant été brevetée, EPSA a distribué de nombreuses licences permettant à de nombreuses maisons de réaliser ses « Super Compressor ». La première qui vient à l’esprit d’un amateur d’horlogerie est la Memovox Polaris de Jaeger-LeCoultre. Cependant la liste est longue puisque cette licence a été mise à disposition de Longines, Girard-Perregaux, Hamilton, Bulova, Enicar, Universal Geneve, Wittnauer, Benrus, Hamilton, Lip, IWC…
Toutefois le vintage étant à la mode, l’accessibilité de ces pièces devient difficile car les prix grimpent de manière assez impressionnante.
Alors si vous vous sentez l’âme d’un explorateur des fonds marins mais que vous trouvez les plongeuses traditionnelles trop fades, n’hésitez pas à jeter un oeil à cette alternative très sympathique et la lecture de cet article vous permettra de briller chez les amateurs non initiés en leur expliquant l’histoire de ce modèle particulier. Tout nos remerciements à Anastasios_3775 pour sa participation à cet article et aux photos fournies par ShuckTheOyster.